Un déjeuner de céréales chez Alain Passard à l'Arpège
Ce n'est un secret pour personne je pense, j'habite Bourges et dans la plupart des cas, lorsqu'on me propose un évènement à Paris, je décline l'invitation car c'est chaque fois beaucoup de temps passé en train et quelques frais supplémentaires dans mon budget!
Heureusement, il y a des hasards qui font bien les choses et lorsqu'il y a 2 évènements le même jour vous avez 2 bonnes raisons d'accepter.
Ne soyons pas naïfs, lorsque vous êtes invités à un atelier ou à un déjeuner, c'est le plus souvent autour d'une marque et ces marques attendent de nous qu'on en parle même si ça n'est pas obligatoire...
Vous le savez aussi, il est facile de parler de quelque chose qui vous a plu mais beaucoup plus difficile, voire impossible, si ce qu'on vous a montré ou fait goûter n'en vaut pas la peine. Alors, dans ces cas-là, je me tais et tant pis si on ne me refait pas signe pour la fois suivante!
Ainsi donc, la semaine dernière, j'ai eu le privilège d'assister à un atelier Staub et si il y a eu homard et côte de veau au programme, je suis partie un peu comme une voleuse, sans même goûter, direction une "Maison de Cuisine" chez Alain Passard à l'Arpège.
Alain Passard, vous connaissez tou(te)s, au moins de nom. C'est le chef qui un jour a décidé de travailler essentiellement les légumes et là, il a accepté de réfléchir et de créer des recettes pour Tipiak.
Tipiak, vous connaissez aussi ( je vous avoue que pour moi, c'était surtout le quinoa qui n'est pas ma céréale favorite!), j'étais donc curieuse de voir comment monsieur Passard avait relevé le défi!
Eh bien, c'est normal, j'ai été bluffée.
Vous êtes à table avec des oeuvres de Lalique sous les yeux...
Vous avez déjà partagé une flûte de champagne accompagnée de mini tartelettes potagères quand le quinoa, oui, oui, cette céréale qui ne me plaît pas tant que ça, et là c'est un éblouissement.
Un mesclun venu en droite ligne du potager du chef est accompagné d'un quinoa gourmand au pralin de noisette.
Tout est là dans ce plat simple : du quinoa éclaté qui donne de la mâche avec le pralin un peu sucré (à peine) et la mizuna (salade) légèrement amère. C'est superbe et parfumé, étonnant et évident à la fois!
Après, l'étonnement continue quand vous découvrez que Tipiak s'avance sur le territoire du blé... alors que tant de gens sont ou se croient intolérants au gluten, la société fonce sur une Douceur de blé qui ne resemble en rien à ce que vous connaissez.
Ça resemble aux petites pâtes langues d'oiseau, c'est extrêmement tendre et traité en risotto à la mode "passardienne", on se régale!
zQuelques fleurs de printemps (coucous par exemple) accompagnent ce plat assez régressif où toutes les saveurs se fondent pour accentuer le côté totalement fondant de ce blé.
Et, tout de suite, même si le repas n'était terminé (puisque nous avons aussi dégusté une merguez végétale assez stupéfiante), j'ai imaginé ce que je pourrais faire avec ce blé à mon retour à la maison.
Je vous montre la photo de ce que j'ai réalisé avec cette douceur de blé mise en valeur par des asperges vertes, quelques morilles et des Saint-Jacques tellement grosses que j'ai du les couper en tranches pour les déguster!
Je dois donc terminer ce billet en faisant mon mea culpa au sujet du quinoa... si j'ai la recette d'Alain Passard, soyez assuré(e)s que bien des gens autour de moi risque d'en manger et que bien entendu, je serai la première.
Nous avons terminé ce très beau déjuener par un millefeuille tout chocolat que j'ai oublié de photographier.
J'ai repris mon train vers Bourges avec plein d'étoiles dans la tête, la journée avait été belle et bonne, elle m'ouvre des perspectives nombreuses pour cuisiner et n'est-ce pas là tout ce que je peux souhaiter?
Pour ne pas vous quitter comme ça, voilà une petite idée de la jardinière au quinoa gourmand et merguez végétale.