Fauchon avec François Robin, MOF, autour du fromage et du vin
Les blogueuses (ou blogueurs), vous le savez, sont souvent sollicité(e)s pour aller à des soirées où on nous présente un concept nouveau ou des produits ayant trait à la gastronomie.
N'habitant pas Paris, je ne vais que rarement à ces soirées. C'est à la fois un peu loin et souvent cher de se déplacer pour 2 heures.
Je me contente donc le plus souvent de lire les communiqués de presse ou de découvrir les produits par moi-même lorsqu'ils arrivent dans le Berry.
Ceci dit, mercredi dernier, je partais à Paris avec monsieur Mamina pour décoller le lendemain matin en direction du Connemara à la découverte justement des produits irlandais sur lesquels je reviendrai bientôt.
Étant parisienne, j'ai donc pu profiter d'une sympathique invitation dans un des temples du luxe parisien: la maison Fauchon.
Fauchon, c'est un nom qui fait rêver et ce soir-là François Robin, Meilleur Ouvrier de France depuis le mois de mai dernier nous accueillait pour une dégustation de fromages et de vins blancs choisis et servis par le sommelier Thomas Barrafon.
François Robin
Thomas Barrafon(crédit photo "my food box"
L'un comme l'autre ne sont pas des gens de formation classique: le premier a commencé par des études scientifiques et le second s'est formé sur le tas.
Aussi sympathiques et intéressants l'un que l'autre, ils ont su faire passer leur passion sans pédanterie, à travers des mots simples.
L'enthousiasme des gens amoureux et "savants" dans leur métier est toujours communicatif et instructif.
Instructif ne signifiant pas rasoir, je vous le promets, bien au contraire.
Nous nous sommes en premier lieu régalés d'un carré du Val de Meuse (fromage faisant penser à un Langres) accompagné d'un confiture de mirabelles au gewurztraminer, le tout enveloppé d'un voile de gin en spray.
Une surprenante association qui avait un petit goût de revenez-y.
On nous propose ensuite une petite ardoise avec quatre différents fromages.
Un bourgogne blanc, Meursault 2006 du Domaine Latour au goût légèrement beurré met remarquablement en valeur la suavité de l'ossau iraty.
Nous poursuivons nos découvertes avec des petits morceaux de chèvres de la Tarentaise. Moi qui vit au pays du Chavignol, j'ai été surprise par les saveurs des ces deux fromages, il faut dire que dans la Tarentaise, leur nourriture de pâtures de montagne est si variée qu'il ne pouvait en être autrement.
Si j'ai moins aimé le Mennetou-Salon de chez Gilbert qui leur faisait écho, j'ai par contre compris l'accord recherché par le sommelier.
Avant de terminer sur une petite idée que vous pourrez tous reprendre pour un apéritif très gourmand, je vais vous parler de l'accord du salers affiné 18 mois.
Ce fromage à la fois puissant mais raffiné était accompagné d'un Savagnin du Jura du Domaine Labet (2007).
Ce vin du Jura à peine oxydatif a été pour moi l'accord le plus réussi et je sais que dorénavant, je n'associerai pas forcément le comté à ces vins au goût de noix que j'ai toujours aimé.
A propos de comté justement, si vous voulez épater vos amis, choisissez en un de 18 mois et coupez-le en carrés.
Trempez ces cubes dans une réduction de Porto et dans des graines de sésame blanc, vous ferez leur bonheur.
Le premier fromage avec sa brumisation de gin et la confiture de mirabelles, tout comme le dernier avec sa réduction de Porto et les graines de sésame nous montre qu'une transgression des classiques quand elle est maîtrisée introduit dans le fromage une modernité qui jusqu'à mainteant était plutôt l'aânage de la cuisine ou de la pâtisserie.
À propose de pâtisserie, justement, après toutes ces agaceries salées, nous avons pu (sans nous forcer) goûter le nouvel éclair de la maison Fauchon.
L'éclair Paris-Brest... une pâte à choux classique dressée en forme d'éclair fourrée d'une crème pralinée onctueuse à souhait avec des noisettes croquantes... impossible de résister, c'était si bon qu'on en aurait bien demandé un deuxième... mais bon, il faut savoir raison garder.
Fauchon, c'est une référence en matière de luxe, d'accord, mais si une fois ne serait-ce qu'une fois, vous franchissiez la porte, pour rencontrer le fromager ou demander un conseil au sommelier vous pourriez en repartant passer à la pâtisserie et vous acheter un éclair, même un seul, ce serait une façon gourmande et raisonnable de vous faire plaisir.
Il n'y a pas de mal à se faire du bien... alors, qu'attendez-vous?Je sais, simplement d'aller à Paris un de ces quatre!
La soirée a passé comme l'éclair (c'est le cas de le dire) dans la cave Fauchon, je remercie spécialement l'équipe Fauchon au grand complet et la très charmante Sophie.
FAUCHON
30 place de la Madeleine
Paris 9 ème
Ouvert du lundi au samedi de 9 à 20 heures